« La septième fonction du langage » de Laurent BINET
Pour Laurent BINET, agrégé de Lettres, la 7ème fonction du langage est incantatoire. Il l’a employé dans ce gros thriller de 495 pages qui est son 2ème roman. Pendant deux ans, il a travaillé sur la mort de Roland Barthes, un professeur qui a beaucoup compté dans sa formation intellectuelle. Le 25 février 1980, Roland Barthes, professeur au Collège de France et écrivain, est renversé par une camionnette conduite par un Bulgare ; il décèdera un mois plus tard à 64 ans. Le commissaire Jacques Bayard enquête sur cette mort suspecte, aidé par Simon Herzog, ami de Barthes. Là, débute un vrai thriller, où seront mêlés des politiques (Giscard, Mitterrand) et le Tout-Paris intello (Sartre, Michel Foucault, BHL, Sollers et Julia Kristeva de nationalité bulgare). Suivis par une mystérieuse DS, ils trouveront la chambre de Barthes fouillée, ainsi que celle d’un ami qui recherchait un document. De nombreuses péripéties vont encore s’enchaîner à une vitesse folle jusqu’à Venise dans un climat d’une extrême violence. C’est un roman, touffu, savant, avec une critique amicale des intellectuels parisiens et de leur snobisme de classe.
Claudine
L’auteur s’amuse et règle gentiment ses comptes avec les intellectuels du XXème siècle. L’idée du départ est drôle, mais s’essouffle vite et tourne au scénario burlesque. Du mauvais Marx Brothers.
Danielle C
Un thriller bien sûr, ou plutôt une parodie de thriller qui transporte le lecteur, tel un film d’aventures, dans des courses poursuites, des lieux improbables, comme cet hammam pour homosexuels avec Foucault en vedette, ou cette cave où se réunit le « Logos club » dans des joutes oratoires, car le cœur de ce roman est bien le langage et la 7ème fonction « magique » qui lui donne un pouvoir absolu. Humour et bonne humeur assurés. J’ai beaucoup aimé vraiment ce roman qui a obtenu le Prix du Roman FNAC 2015.
Danielle S