« Hizya » de Maïssa BEY

A Alger, à 23 ans, malgré un diplôme d’interprète, Hizya n’a pu trouver de travail que dans un salon de coiffure. Devant « l’étendue du vide qui l’entoure et l’aridité de la vie qui l’attend », passionnée de poésie, elle s’identifie à l’héroïne, qui porte son nom, d’un magnifique poème d’amour, écrit au XIXème siècle et rêve d’un prince charmant qui lui offrirait respect, amour brûlant et liberté. Autour d’elle, gravitent des êtres qui lui semblent désabusés, le cœur rempli d’amères déceptions : sa mère, ses collègues de travail, asservies par des traditions ancestrales ; ses deux frères comme l’immense majorité des jeunes de ce pays, au chômage ; son père, réfugié dans le passé. Personne ne trouve sa place, selon l’auteur, dans l’Algérie actuelle. Hizyia vivra-t-elle un amour romantique comme son héroïne de jadis ? La magie de la littérature va-t-elle opérer dans la vraie vie ou bien rejoindra-t-elle la cohorte des femmes résignées ? En alternance avec une narratrice extérieure au récit, l’auteure fait intervenir le moi intérieur d’Hizya qui s’adresse à notre rebelle, analysant son comportement, l’encourageant à regarder la réalité en face. Un témoignage vibrant de vérité sur les conditions de vie des femmes et des jeunes algériens dans une société malade du chômage, de la corruption, du poids des traditions religieuses. Un bel hommage rendu aux femmes algériennes. Un roman magnifique dans sa simplicité et son authenticité, empreint d’humour et de poésie, qui saura toucher tous les publics.
B.C.
Des pages très belles sur le combat des femmes algériennes actuelles pour s’imposer face à la domination masculine. D. S.
Cette Algérienne d’aujourd’hui, marquée par son milieu essaie de trouver un espace de liberté. Elle va même pouvoir vivre une histoire d’amour. Très belle écriture poétique. J’ai beaucoup aimé. D. L.

FICHE D’ANALYSE D’UN LIVRE

AUTEUR : Dounia BOUZAR

TITRE : Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l’enfer

PRESENTATION DE L’AUTEUR : Educatrice et anthropologue, Dounia BOUZAR poursuit vaillamment sa tâche contre l’Islam radical en France en collaboration avec le ministère de l’Intérieur pour « déradicaliser » les jeunes embrigadés par Daesh. Elle a publié entre autres « La vie après Daesh » en 2015.

MOTS MATIERES : endoctrinement – radicalisation – manipulation - sauvetage

GENRE : documentaire

RESUME : Des familles désemparées, désespérées devant la disparition de leur enfant, sans forcément un signe d’alerte. Très vite, ces jeunes se manifestent pour signaler leur décision irrévocable de rester en Syrie où, disent-ils, ils ont trouvé la paix, le bonheur auprès de groupes « jihadjistes » qui les ont complètement dépersonnalisés. Ces parents orphelins se regroupent pour essayer de récupérer coûte que coûte leurs enfants dont certains craquent au téléphone. Cette descente aux enfers est terrible.

AVIS CRITIQUE : j’ai été bouleversée par le drame innommable vécu par ces différentes familles qui mettent toute leur énergie pour réussir, sinon c’est un désespoir sans fond. Le choix de cas différents, dans des milieux différents, rend encore plus tangible la force universelle et illimitée de l’amour.

A QUELS LECTEURS CONSEILLER CETTE ŒUVRE ? A tous, particulièrement à ceux qui pensent que ces jeunes ne représentent qu’une minorité.

LU PAR : Jackie

Date : janvier 2016

« Une Antigone à Kandahar » de Joydeep ROY-BHATTACHARYA

Nizam est Antigone, Youssouf est Polynice, les Américains Créon et sa cour. Nizam se tient seule dans sa burqa bleue face à un avant-poste américain à Torsadant dans le désert de la province de Kandahar. Posée sur une planche à roulettes, elle a perdu l’usage de ses jambes, victime d’une explosion lors d’un mariage. Nizam par sa demande et son obstination perturbe le quotidien des soldats qui viennent de subir une sévère et meurtrière attaque. Cette jeune femme seule, qui est-elle ? Que veut-elle ? Sept personnages s’interrogent sur le sens de sa présence et s’expriment à tour. Au cours de leur récit : les doutes, les rêves, les angoisses, les regrets, les incertitudes … La fin est digne de Sophocle. Conflits et interrogations sur le choc des cultures. Texte sur la guerre et ses dommages collatéraux. Personnages attachants reflétant la diversité. Culture américaine. Une Antigone afghane qui fera le respect des lecteurs.
Denise
Une réflexion intéressante et subtile sur les guerres actuelles, déclenchées officiellement, dans le noble but de libérer les peuples de l’obscurantisme, mais cachant souvent des objectifs moins humanistes. L’auteur dénonce la manipulation de l’état américain auprès des soldats qui se sont engagés soit au nom d’un idéal démocratique, soit pour oublier chômage et misère. Sur le terrain, tout est beaucoup plus complexe : un gouffre se fait jour entre la dure réalité et les aspirations des soldats ; les causes de l’intervention ne sont plus si évidentes, les traditions du pays sont ô combien déroutantes, les diverses forces en face sont-elles des amies ou des ennemies ? « Quelqu’un peut me dire qui sont les gentils dans cette affaire ? » demande un soldat, découragé. J’ai éprouvé beaucoup d’émotion à la lecture de ce livre, une émotion qui va crescendo jusqu’à la fin digne d’une tragédie grecque. Cette jeune femme, Antigone des temps modernes, symbolise pour moi toute la souffrance des femmes dans le monde, impuissantes devant le pouvoir violent des hommes, garantes de la stabilité morale face aux laideurs de la guerre. Un texte très riche, une écriture qui sait rendre les paysages fascinants (tempête de sable, brouillard) et fouiller les divers sentiments de ces hommes recherchant une vérité qui se dérobe sans cesse. Très beau livre.
Bernadette

« Le piéton de Rome » de Dominique FERNANDEZ

Guidés par Dominique FERNANDEZ, nous partons à la découverte de Rome, cité de prédilection de l’auteur, Rome à toutes les époques de son histoire, de l’Antiquité gréco-romaine à nos jours, de la Via Appia à la Villa Médicis ou au Palais Farnèse. Itinéraire riche en rencontres, empereurs romains, artistes de la Renaissance, écrivains contemporains, parsemé d’anecdotes et de souvenirs personnels. Le lecteur pourra, à son gré, passer d’un siècle à l’autre, à travers les 23 chapitres qui sont autant de promenades artistiques, littéraires, culturelles, tout en appréciant l’écriture précise et souvent pleine d’humour de l’auteur. Un vrai plaisir de lecture.
D. S.

Un auteur dont l’érudition n’a d’égale que sa passion pour Rome. Rome, « palimpseste de civilisations », j’ajoute « Rome sage, Rome folle » que l’auteur nous convie à parcourir en empruntant des chemins de traverse. Avec un plaisir extrême, nous enrichissons notre culture personnelle : réhabilitation de Néron, lecture sensuelle et non religieuse des tableaux du Caravage ; cependant son admiration pour cette ville ne l’empêche pas de porter un regard critique sur ses faiblesses : « gloire acquise parois au prix des forfaits », « impérialisme d’une Eglise aussi parjure aux Evangiles que l’autocratie stalinienne à l’idéal communiste ». Fond et forme s’épousent harmonieusement dans ce guide littéraire, idéal pour une visite intime de Rome. C’est mon coup de cœur !
B. C.

LOHF Sabine – Des boutons à foison / Minedition
(4 ans)

Le Père Noël ne s’est pas aperçu que son sac était troué. Il sème sur son chemin une foison de boutons de toutes formes et de toutes couleurs.

Et si on utilisait ces boutons pour bricoler en attendant Noël ?

De 1 à 24, les objets divers s’ornent des boutons et, enfin, le sapin décoré de 24 boutons est prêt pour que le Père Noël dépose ses jouets.

Un petit livre solide, original et joyeux pour se mettre dans l’ambiance de Noël.

Marinette T.

LEROY Jean – La Barbe du Père Noël / Casterman
(2 ans)

Rien ne va plus ! Le Père Noël a perdu sa barbe. Il faut absolument la retrouver. Un Père Noël sans barbe, on n’a jamais vu ça !

De page en page, aidé par un petit lutin, le Père Noël cherche, cherche …

On soulève les flops, on touche…

Un ouvrage solide, aux pages épaisses et cartonnées, un classique indémodable qui ravira les petits.

Marinette T.

BATTUT Eric – La Petite boîte / Didier Jeunesse

Au terme de la promenade, ah !... le petit roi ouvre sa boîte et, surprise !...

La boîte contenait le doudou sans lequel le petit roi ne pas dormir.

C’est simple, court, ça sonne bien, la chute est pleine de tendresse.

Un album indispensable pour s’endormir.

Marinette T.