"Ce n’est pas une histoire simple la peinture de Marie Laurencin; l’esprit grave et léger de l’artiste, sa personnalité couventine et capricieuse, son tempérament austère et libertin en font un personnage passionnant", nous précise l'auteur.
Fille d’une brodeuse et d’un député (Alfred Toulet, qui ne la reconnaîtra jamais officiellement), Marie est née un 31 octobre 1883 à Paris. C’est très jeune que la passion du dessin et de la peinture nait chez elle. Inscrite à l’Académie Humbert , elle y fera sa première riche rencontre, celle de Georges Braque encore débutant. Puis en 1906, Marie lie connaissance avec le collectionneur, marchand d’art et séducteur impénitent, Henri-Pierre Roché, futur romancier de l’autobiographique "Jules et Jim".
En 1907, encouragée par le poète Paul Fort, elle expose pour la première fois au Salon des Indépendants aux côtés du Douanier Rousseau, d’André Derain, de Picasso qui lui présente Guillaume Apollinaire. Marie a 23 ans, le poète 26, leur amour durera cinq printemps, 5 années d’amours orageuses et passionnées. Marie deviendra sa muse et lui inspirera à leur séparation, l’un des plus élégiaques poèmes du XXe siècle, "Le Pont Mirabeau".
Gaie, spirituelle, ironique, mordante, exclusive, fantasque et charmante, elle évoluera parmi les peintres et poètes initiateurs du cubisme ; sa peinture qui représente essentiellement des jeunes femmes, alanguies et silencieuses, qui fut parfois qualifiée de mièvre avec ces roses et gris délicats, est en art l’équivalent de Colette en littérature. Plus n’est besoin en 2011 de taire les amours saphiques de Marie Laurencin. « J'aime la société des femmes parce qu'elles aiment parler et qu'on n'a pas besoin de leur répondre. Ce qu'il y a d'ennuyeux avec les hommes, c'est qu'ils veulent toujours qu'on les écoute ». dit-elle. Bertrand Meyer-Stabley nous en conte ici la vie romanesque de celle qu’on appela la peintresse des « Biches », celle qui fut le grand amour du poète du Pont Mirabeau, une femme de passion. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise, selon son voeu, vêtue de blanc, une rose à la main, les lettres de Guillaume Apollinaire sur son coeur.
Dominique