« Titus n’aimait pas Bérénice » de Nathalie AZOULAI
Bérénice, jeune femme d’aujourd’hui, se retrouve seule à la terrasse d’un café : Titus, son amant, vient de la quitter pour rejoindre sa femme et ses enfants. Comment affronter l’immense douleur qui l’envahit ? Au-delà des banales consolations quotidiennes, c’est à travers les héroïnes de Racine, dont Bérénice, qu’elle trouvera peut-être l’apaisement. Un premier récit qui, très vite, laisse la place à un second : la vie de Racine, de son enfance à Port-Royal auprès de maîtres jansénistes rigoureux, isolés du monde, aux salons parisiens, à la Cour, au désir de plaire et d’être le premier. La narratrice souligne en permanence ce conflit entre l’austérité inculquée dès l’enfance et la vie de courtisan bien ancré dans son siècle : plongée intéressante dans le XVIIème siècle du jeune Louis XIV, les rivalités entre les auteurs (« le vieux Corneille » - Molière …), les entretiens fructueux avec Boileau … Et surtout mises en valeur, ses études classiques exigeantes, au plus près des mots, leur saveur, qui ont guidé son écriture jusqu’à la perfection. J’ai beaucoup aimé.
Danielle
Ce roman traite de l’amour, sujet préféré de Racine. Après une jeunesse studieuse et pauvre, il devient l’amant de la belle Marquise Duparc qui mourra en couches à 35 ans ! Corneille écrira pour elle « Les Stances à Marquise », mises en musique par Georges Brassens. Louis XIV et l’histoire de son règne sont bien reconstitués. Cette histoire subtile et complexe devient la biographie d’un Racine revisité.
Claudine
« Racine, c’est le supermarché du chagrin d’amour ». Racine, remède souverain contre l’abandon ? Pourquoi pas ? La passion ne se démode pas. Mais le panégyrique de Racine n’étant plus à faire, je ferai celui de l’auteur Nathalie AZOULAI. Quelle écriture élaborée, ciselée, éclatée en beaux diamants littéraires ! « Quand les salves du chagrin cisaillent son corps en hoquets, le hachent en profondeur, son esprit se cabre, cherche à se consoler. » J’ai beaucoup aimé. Bernadette