CHALANDON Sorj – Profession du père / Grasset
« C’est la guerre » lui hurle son père ce 23 Avril 1961. C’était le coup de force des militaires à Alger.
Emile, le narrateur, a 12 ans. La vie n’est déjà pas facile pour lui. Son père n’est pas comme les autres. Il a été, dit-il, tour à tour agent secret, footballeur, conseiller du président, pasteur, parachutiste, et bien d’autres choses. Comment ne pas le croire car, malgré les coups reçus, Emile adore son père. Il veut lui montrer qu’il est capable d’être à la hauteur de ce qu’il attend de lui. Quel bonheur lorsque son père le recrute pour l’aider dans sa mission. Cela peut aller de la recherche de slogans sur les murs… jusqu’au terrorisme.
Le père et le fils luttent ensemble pour un idéal, une cause noble. C’est pourquoi Emile est plein de confiance malgré la violence. Il subit la folie de ce père, sa tyrannie, son mépris. Inconsciemment Emile va reproduire le même schéma sur un de ses camarades de classe, Lucas un jeune pied noir. Cette histoire ne peut que mal finir !...
Pour se construire Emile va devoir surmonter tous ses démons et prouver à son père qu’il était le fils idéal, prêt à aller jusqu’au bout de ses délires.
Ce roman est une longue descente aux enfers, ou comment se construire avec un père mythomane, paranoïaque, violent, mais qu’il admire ? L’auteur, car c’est de lui qu’il s’agit, a réussi un beau travail de résilience, car, malgré tout, c’était son père !...
Ghislaine de R.