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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 19:43
JE VOULAIS JUSTE VIVRE Yeonmi PARK

« Je voulais juste vivre » de Yeonmi PARK

C’est la répression ; la famine organisée, les arrestations avec déportation en camp de travail ou exécution pour motif futile (visionner un DVD) qui poussent YParh, (13 ans) à s’enfuir de Corée du Nord ; kidnappées dès leur arrivée en Chine, la mère est obligée de se laisser violer pour sauver sa fille, elles sont ensuite vendues plusieurs fois, la jeune fille est « mariée » à un homme de 40 ans, la mère réduite à l’état d’esclave … Elles survivent malgré tout et réussissent à s’enfuir pour pénétrer en Corés du Sud où elles se reconstruisent peu à peu. Yeonmi s’acharne sur ses études, dévore de nombreux livres et rattrape son gros retard (à 15 ans, elle a un niveau CM1. Elle milite désormais pour faire savoir au monde entier ce qui se passe en Corée, mais les dirigeants l’ont dans le collimateur et elle doit encore s’en méfier … Cela se passe de nos jours : 1999 / 2014. Bouleversant témoignage d’une jeune fille déterminée, courageuse et désirant secourir les opprimés, et dont la tâche est loin d’être terminée ! J’ai vraiment aimé ce parcours de vie ; car, même si l’on sait ce qui se passe dans ce pays, on n’imagine pas le quotidien ; croiser des cadavres sur le chemin de l’école, courir après les insectes pour les manger et également prise de conscience de l’endoctrinement de la population dont la seule obligation est de louer ses dirigeants (toute religion est interdite), une seule chaîne de TV, propagande même dans les problèmes de maths, etc. Récit insoutenable.

Mireille

Ces épreuves subies par la jeune fille et la longueur interminable de ce combat, cette fuite à travers la Mongolie, la Chine ont rendu Yeonmi un modèle de courage et de persévérance. A 22 ans, elle est considérée comme l’une des plus influentes dissidentes nord-coréennes et une activiste reconnue des droits de l’homme. On ne peut ignorer une telle figure.

Jane

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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 19:37
LES DÉLICES DE TOKYO Durian SUKEGAWA

« Les délices de Tokyo » de Durian SUKEGAWA

Sentaro, après un séjour en prison et pour payer ses dettes, accepte de fabriquer et de vendre des dorayaki, sorte de crêpes fourrées au an, pâte de haricots rouges. Une vieille dame s’impose peu à peu pour le seconder. Grâce « à l’écoute de la voix des haricots azuki » et malgré ses mains déformées, cette vieille dame confectionne des dorayaki succulents qui attirent une nombreuse clientèle dont un groupe de collégiennes. Mais ses mains attirent des commentaires de plus en plus précis sur la maladie qui les a déformées et qui épouvante encore. Elle doit se retirer et ne plus jamais revenir, laissant Sentaro désorienté mais peu à peu apte « à l’écoute ». Des délices à déguster en se laissant guider par les arômes, les couleurs, le vent, la douceur, loin du monde brutal et impitoyable.

Pascale

Etre à l’écoute est l’enseignement principal de Tokue, vieille femme qui entre dans la vie de Sentaro, fabricant de crêpes japonaises, et lui redonne envie et enthousiasme. Puis, rattrapée par l’âge, elle s’éclipse pour reparaître et entraîner aussi Wakana, une jeune collégienne. Ces 3 générations sont séduites par l’art culinaire japonais, dont les effluves et le vocabulaire ne cessent de baigner le roman. Même si la vie est rude, l’espoir lié à l’application sauve l’homme.

Jane

Très belle fable poétique. Transmission d’un savoir-faire culinaire entre un homme de 40 ans, une vieille dame et une jeune collégienne, qui vont panser leurs blessures. On retrouve aussi l’apaisement de la nature et son esthétisme avec le spectacle des cerisiers en fleurs.

Denise

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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 19:33
BIANCA Loulou ROBERT

« Bianca » de Loulou ROBERT

La narratrice, Bianca, 15 ans, a été hospitalisée à la suite d’une tentative de suicide. Elle raconte ici la lente remontée pendant laquelle elle croise, rencontre des jeunes comme elle, des malades plus âgés, les soignants. Le regard qu’elle porte sur eux est sans concession, de même que celui porté sur sa famille, à l’exception d’un petit frère qu’elle adore. Pourtant, elle est capable de donner tant d’amour !; une étude fouillée, très détaillée de l’univers de ces adolescents en général et plus particulièrement de ceux qui souffrent dans leur tête et leur cœur autant du temps passé d’où les souvenirs émergent que du présent fait de privations, la liberté surtout, d’actes violents, comme le suicide réussi de compagnons de chambre. Une lecture difficile, non par la difficulté du texte, mais par la crudité et la violence des descriptions, notamment sexuelles, le langage provocateur. Mais livre prenant qu’on n’a pas envie de lâcher et qui apporte une autre approche de la jeunesse. Pour lecteurs avertis.

JANE

Livre fort et percutant qui traduit le mal de vivre de certains ados. Très bien.

Bruna

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10 mai 2016 2 10 /05 /mai /2016 19:25
ILLETTRÉ Cécile LADJALI

« Illettré » de Cécile LADJALI

A 6 ans, lors de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, Léo apprend le départ précipité de ses parents qu’il ne reverra plus. Elevé par une grand-mère analphabète, déscolarisé à l’âge de 13 ans, il finit par oublier les rudiments de lecture et d’écriture acquis à grand peine. A 20 ans, comble d’ironie, il travaille dans une imprimerie ! il vit dans le monde clos et inquiétant des illettrés, séparé des autres par un mur de mots incompréhensibles. Avec volonté, il essaie de vaincre ce handicap. L’auteur, avec maestria, dépeint les divers sentiments qui peuvent agiter tout homme illettré : honte, aversion pour soi « l’incommensurable aliénation de soi à soi », solitude « il reste exilé parmi ceux qui n’ont jamais été ses semblables », violence, ressentiment « cette violence calamiteuse des êtres qui ont honte », peur, vulnérabilité … elle dénonce également l’école qui, dès le primaire, fait peser « un déterminisme implacable engageant Léo dans une voie à sens unique » et la société qui ne sait pas bien remédier à ce handicap. Pour l’auteur, le destin d’un homme est scellé dès son enfance par son illettrisme, « cette différence invisible ». Il lui sera difficile de « construire le radeau qui l’arracherait à sa solitude en le ramenant auprès des hommes. Il ne fera que survivre dans « le décombre des mots », « les mots si pleins d’échardes », « les phrases rouillées ». Un style brillant, poétique, métaphorique, que j’ai beaucoup apprécié. Mais pourquoi cette fin pessimiste ? Apparemment, l’auteur ne croit pas en une seconde chance. Dommage, car elle peut ainsi décourager qui ont la volonté d’apprendre à lire et à écrire.

Bernadette

Fin pessimiste certes, mais qui n’a pas pour seule cause l’échec de cette seconde chance (caricature de cours d’alphabétisation) qui a été donnée à Léo pour vaincre son illettrisme. Aussi importants que l’exclusion due à cette « tare », les abandons, (parents), les départs (grand-mère, son ami François, Sybille…) successifs qui ont jalonné sa courte vie et la solitude en sont responsables. J’ai beaucoup aimé ce roman.

Fabienne

De belles phrases pour évoque la souffrance de l’illettré, victime d’un passé indifférent et conscient de son infériorité, d’où sa honte. Beau livre. Jane

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 15:14
Analyses Secteur Jeunesse Avril 2016

ESCOFFIER Michaël – Grododo / Ed. Frimousse

(à partir de 3 ans)

Après une rude journée, César le lapin s’apprête à faire un grododo. Il accomplit son petit rituel du coucher, se glisse dans son lit, s’endort …

Un tac, tac, tac le réveille. Qui ose ainsi troubler son sommeil ? C’est un oiseau qui accroche des cadres dans l’arbre ! « Du balai l’oiseau … »

César se recouche … après les rituels … s’endort et … cette fois c’est un écureuil, puis ce sera une souris …

César est complètement chamboulé, son rituel aussi, puis finalement il s’endort et se met à ronfler. Et alors … boum, boum, boum … le monstre caché sous le lit aimerait bien dormir …

Très apprécié par les élèves de maternelle qui ont bien ri.

Marinette T.

Analyses Secteur Jeunesse Avril 2016

PENNA Amandine – La Revanche de la coccinelle / Oscar jeunesse

(10 ans)

Cyprien se réveille à l’hôpital, les deux jambes dans le plâtre. Il ne se souvient pas de ce qui est arrivé. Il a été retrouvé inconscient au milieu du petit bout de forêt où il aime aller rêver.

Il s’ennuie et aperçoit une petite coccinelle qui sort de son plâtre !

On va alors avoir deux récits : celui de Cyprien et celui de la coccinelle.

Ils se retrouvent tous deux au centre d’une histoire dans laquelle il est question de sauver un petit morceau de verdure des griffes d’un promoteur …

Un joli roman parlant écologie, poésie et ponctué de rencontres diverses et enrichissantes.

Marinette T.

Analyses Secteur Jeunesse Avril 2016

HASSAN Yaël – Perdus de vue / Flammarion jeunesse

Une histoire d’amitié improbable entre une vieille dame aveugle (Régine) et Sofiane, un jeune garçon issu d’un quartier difficile.

Sa dame de compagnie étant partie en vacances, Régine place une petite annonce à la librairie pour trouver une remplaçante qui viendrait lui tenir compagnie et surtout lui faire la lecture.

A la suite d’un malentendu c’est Sofiane qui se présente. Pour être « embauché » il doit passer un test de lecture. Lui qui n’est pas très à l’aise avec les livres commence avec « L’Attrape Cœurs » de Salinger. Il se reconnaît dans le héros et prend plaisir à sa lecture

Régine et lui vont se découvrir, partager leurs passions, les lectures, les balades, les douleurs. Ils vont ensemble apprendre la valeur du pardon et renouer avec des personnes qu’ils croyaient à jamais effacées de leur vie. (elle a perdu la vue, elle a perdu ses enfants de vue, il a perdu son père de vue …)

Un roman drôle, touchant, optimiste et plein de charme.

Marinette T.

BATTANT Paule – Devinez coa ! / Ed. Milan

Les mouches aiment les cerises.

Les araignées aiment … les mouches qui aiment les cerises.
Nous aurons ainsi un défilé de bestioles, un ogre et enfin une petite sorcière. Et la petite sorcière qu’aime-t-elle manger ?

Sur la dernière page il manque quelqu’un, oui mais qui ?

Un album qui se lit comme une comptine et qui fait appel à l’écoute et au sens de l’observation.

Une histoire farfelue à la chute surprenante.

Marinette T

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 15:13
Quatuor Anna ENQUIST

« Quatuor » d’Anna ENQUIST

Dans un avenir proche, à Amsterdam probablement, quatre amis de longue date que la vie a malmenés, se retrouvent régulièrement pour jouer en amateur du Bach, Mozart … La musique qu’ils ont apprise dans leur jeunesse avec un violoncelliste reconnu, Reinier, âgé maintenant, leur permet d’échapper pour une soirée aux difficultés de l’existence. Ces 4 personnages sont attachants : Caroline, médecin, dont les deux garçons sont morts dans un accident de car ; ou leur vieux professeur dont la hantise est d’être emmené de force dans une maison de retraite, un mouroir plutôt. Anna Enquist peint ici une société hollandaise future très dure, où la culture n’a plus sa place, ni la vieillesse d’ailleurs. J’ai beaucoup aimé ce roman sans fioriture, parfois bien sombre, mais où l’amitié et la musique redonnent de l’espoir aux personnages.

D. S.

Des personnages très attachants qui nous ressemblent. Mais au-delà de l’intrigue se profile une critique politique et sociale assez virulente. L’auteur dépeint « un monde en démolition » qui n’est déjà plus de la S.F. Ses personnages évoluent dans un univers concentrationnaire où règnent la censure, la corruption, où toute culture a été supprimée, où n’existe plus d’Etat-providence (les personnes âgées sont reléguées dans d’anciens locaux culturels, devenus des mouroirs). Heureusement persistent l’amitié et la musique entre amis qui rendent supportable ce monde déshumanisé. J’ai beaucoup aimé.

B. C.

Les 4 personnages du quatuor sont des amis fidèles plus ou moins blessés par la vie. Chacun souffre d’une perte ou d’un manque. Surtout Caroline, violoncelliste, et Jochem, luthier et alto, qui ont perdu leurs deux fils dans un accident. Heleen, 2ème violon, soigne les malades avec dévouement et Hugo, 1er violon, s’occupe à mi-temps de sa fille, mais va perdre son poste au Centre culturel. Ils se rencontrent sur la péniche de Hugo pour jouer et cultiver l’amitié dans le monde souvent inquiétant de la grande ville, sans doute Amsterdam. Ils sont heureux de donner du bonheur. Pourtant l’histoire finira mal et d’une façon étonnante. Le roman psychologique deviendra thriller. L’auteur, qui a elle-même perdu un enfant, a décrit là un monde moderne actuel. C’est son 9ème roman.

C. D.

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 15:10
Une colère noire  Lettre à mon fils Ta-Nehisi COATES

« Une colère noire » Lettre à mon fils de Ta-Nehisi COATES

Cette lettre retrace le parcours de l’auteur du quartier noir de Baltimore à aujourd’hui à New-York ; il évoque son héritage africain à travers l’histoire, la littérature et la confrontation au réel malgré « le rêve américain », rêve qui n’est pas à la portée des Noirs et reste une utopie pour eux ! Le journaliste démontre qu’en dépit des luttes pour les droits civiques et l’élection d’un président noir, la lutte Noirs-Blancs existe toujours, les violences contre les Noirs sont toujours présentes, l’évolution des mentalités reste ténue et surtout les crimes contre eux le plus souvent impunis ! C’est une lettre d’amour d’un père à son fils qui, en évoquant la violence, lui demande de préserver son intégrité pour continuer à lutter pour sa liberté et celle de ses compatriotes. Cri de colère, mais aussi réflexion très approfondie sur la vie contemporaine en Amérique. Belle écriture qui bouleverse le quotidien par ses révélations.

Jane

Très beau livre qui illustre la « Réalité » noire contre le « Rêve » blanc. Parce que Américain veut dire Blanc avant tout. Le Noir vit une peur permanente, son passé est trop lourd et son avenir peut à tout moment basculer, parce que aujourd’hui encore, son corps ne vaut rien, comme celui des esclaves autrefois.

A.M. A.

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 15:08
En attendant Bojangles  Olivier BOURDEAUT

« En attendant Bojangles » de Olivier BOURDEAUT

Le narrateur, un petit garçon, savoure une existence fabuleuse remplie de fantaisie et d’amour, auprès de deux parents extravagants qui, jour après jour, transforment la banale citrouille du quotidien en un carrosse éblouissant de magie loufoque, au son de la chanson « Mr Bojangles » de Nina Simone, sur laquelle, amoureux fous l’un de l’autre, ils dansent sans répit. L’enfant apprend que c’est sa maman, un être fantasque, éthéré, pour qui la vie est un jeu perpétuel, qui mène la danse, s’amusant « à donner un coup de pied au cul de la raison », enveloppant mari et enfant dans un amour infini. Mais le ton des carnets intimes du père est plus grave : il est inquiet, conscient que la folie douce de sa femme « pourrait dérailler » Et, en effet, un jour tout bascule. L’enfant doit affronter la folie maternelle qui atteint des sommets dangereux. La fête est-elle définitivement finie ?... Une belle écriture poétique, un petit trésor de délicatesse, de drôlerie qui m’a beaucoup émue. C’est le premier roman de l’auteur qui a trente-cinq ans … Bernadette

Magnifique roman. Prix RTL Lire 2016 – Prix France Télévision.

Fabienne

Une belle histoire de folie et d’amour. A ne pas rater. Jane

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 15:03
Journal d'un vampire en pyjama Mathias   MALZIEU

Mars 2016

« Journal d’un vampire en pyjama » de Mathias MALZIEU

Le chanteur du groupe Dionysos raconte son combat contre l’aplasie médullaire, maladie rare où les cellules sanguines sont détruites par ses propres anticorps. Pour survivre, il a besoin de transfusions régulières. Il devient ainsi « un vampire en pyjama ». Il va pouvoir être sauvé par la greffe d’un cordon ombilical lui permettant d’avoir une moelle osseuse saine. Il raconte son « aventure » avec humour, la mort devenant « Dame Oclès ».

Denise

Ses armes sont l’humour et la poésie : « Mon hématologue jongle avec l’espoir comme avec des balles de porcelaine, elle se débrouille pour ne pas les faire tomber ». J’ai beaucoup apprécié la poésie de de cet homme qui n’est pas qu’un chanteur décrivant sa maladie, mais, à mon avis, un véritable écrivain.

Mireille

Le courage pour affronter la maladie, grave, m’a beaucoup touchée par l’humour et l’amour de la vie, de la famille. C’est très fort.

Jane

Super ! Christine

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7 février 2016 7 07 /02 /février /2016 13:49
Françoise FRENKEL Rien où poser sa tête

RIEN OU POSER SA TÊTE par Françoise FRENKEL

Après des études littéraires à Paris, Françoise Frenkel, une jeune femme d’origine juive, passionnée de culture française, ouvre en 1921, la première librairie française de Berlin.
Avec une foi inébranlable en l’avenir, malgré le racisme ambiant envers les Français et les Juifs, elle parvient à la garder jusqu’en 1939. Obligée de fuir, elle vient à Paris puis rejoint la zone sud en mai 1940. Elle s’établit à Nice. Grâce à des personnes qui l’aident, elle réussit à passer en Suisse en Juin 1943.On pense qu’aussitôt là-bas, elle entreprend la rédaction de « Rien où poser sa tête » qui paraît en septembre 1945, à Genève. Elle retourne probablement vivre à Nice fin 1945, dans cette France qu’elle aime tant. Elle y décède en 1975.
Récemment, un lecteur repère un exemplaire de ce livre à Nice, chez les Compagnons d’Emmaüs. Il le porte chez Gallimard qui le réédite.

Ce document constitue un témoignage précieux sur l’existence des étrangers et particulièrement des Juifs en Allemagne nazie, puis en France sous l’Occupation. L’auteure décrit minutieusement l’instauration progressive des lois antisémites (recensement des étrangers par la France, celui des Juifs par les Allemands à partir de 1942, leur traque par les fonctionnaires zélés du régime de Vichy), les réactions des Français ( lâcheté, racisme, délation de certains mais aussi générosité, protection de Justes anonymes, reconnaissance envers ce couple de coiffeurs qui l’aideront jusqu’au bout au péril de leur vie), les tribulations, les souffrances des réfugiés autour d’elle.
L’auteure pose les éternelles questions : Pourquoi le Mal ? Pourquoi « agents et gendarmes faisaient-ils la chasse aux Juifs avec une adresse et une activité infatigables ». Elle tente d’y répondre et nous fait réfléchir : « colère amassée par la défaite » ? « fond de sadisme caché en tout homme qui se dévoile quand l’occasion se présente » ? « collaboration avec les Allemands nécessaire pour le salut de la France » ?
Elle s’exprime avec sobriété, sans pathos alors que ses propres souffrances sont grandes : pourchassée, elle doit sans relâche changer de logement, vivre dans la terreur d’être déportée.
Un témoignage très émouvant, de portée universelle, très utile en ces temps troublés. La simplicité, l’authenticité du récit nous font ressentir viscéralement l’atmosphère délétère de cette époque, les souffrances de ces personnes dont le seul crime était de vivre.

NB
Le titre fait référence, semble-t-il, à Saint Luc : »Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’Homme n’a pas où poser sa tête ».

B.

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