TSIOLKAS Christos – Barracuda / Belfond
(traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre)
Nous sommes à Melbourne en 1990. Dany est d’un milieu prolétaire : père camionneur, mère coiffeuse, il a un frère et une sœur. Une passion : la natation. Il nage si bien, si vite, il vole dans l’eau. Il a droit à une bourse pour étudier dans un lycée huppé. Il ne s’y sent pas à sa place, mais dans l’équipe de natation il est le meilleur. Son objectif devenir champion olympique et ainsi rendre à la Société ce qu’elle lui a donné pour le sortir de sa condition et le tirer vers le haut.
« Je suis Barracuda, je suis Dany Kelly, plus rapide que vous tous, plus fort que vous tous, et j’ai survécu malgré vous ».
Mais, lors d’une compétition, Dany ne sera pas le plus rapide ni le plus fort, il n’arrive que 5è. Après avoir été sur le point d’être le meilleur, le voici seul, méprisé, fracassé, envahi par une colère dévastatrice. Entraîné par cette souffrance il va frapper et se retrouvera en prison pour 8 mois. Il peinera à survivre dans cette société qui n’accepte ni l’échec, ni la faiblesse et encore moins la déchéance.
Aujourd’hui Daniel, ce champion déchu, va devoir se réconcilier avec les siens, avec lui-même pour se reconstruire et continuer sa route. Est-ce possible ? Sa meilleure amie, sa mère, son entraîneur et son cousin handicapé vont l’y aider.
A travers l’histoire de Dany l’auteur nous parle de l’Australie individualiste, pleine de stéréotypes. Seule compte la réussite à tous prix. Le langage est âpre, percutant, parfois cru. La tension de l’écriture et la souffrance des personnages sont palpables.
Ghislaine de R.