« Hizya » de Maïssa BEY
A Alger, à 23 ans, malgré un diplôme d’interprète, Hizya n’a pu trouver de travail que dans un salon de coiffure. Devant « l’étendue du vide qui l’entoure et l’aridité de la vie qui l’attend », passionnée de poésie, elle s’identifie à l’héroïne, qui porte son nom, d’un magnifique poème d’amour, écrit au XIXème siècle et rêve d’un prince charmant qui lui offrirait respect, amour brûlant et liberté. Autour d’elle, gravitent des êtres qui lui semblent désabusés, le cœur rempli d’amères déceptions : sa mère, ses collègues de travail, asservies par des traditions ancestrales ; ses deux frères comme l’immense majorité des jeunes de ce pays, au chômage ; son père, réfugié dans le passé. Personne ne trouve sa place, selon l’auteur, dans l’Algérie actuelle. Hizyia vivra-t-elle un amour romantique comme son héroïne de jadis ? La magie de la littérature va-t-elle opérer dans la vraie vie ou bien rejoindra-t-elle la cohorte des femmes résignées ? En alternance avec une narratrice extérieure au récit, l’auteure fait intervenir le moi intérieur d’Hizya qui s’adresse à notre rebelle, analysant son comportement, l’encourageant à regarder la réalité en face. Un témoignage vibrant de vérité sur les conditions de vie des femmes et des jeunes algériens dans une société malade du chômage, de la corruption, du poids des traditions religieuses. Un bel hommage rendu aux femmes algériennes. Un roman magnifique dans sa simplicité et son authenticité, empreint d’humour et de poésie, qui saura toucher tous les publics.
B.C.
Des pages très belles sur le combat des femmes algériennes actuelles pour s’imposer face à la domination masculine. D. S.
Cette Algérienne d’aujourd’hui, marquée par son milieu essaie de trouver un espace de liberté. Elle va même pouvoir vivre une histoire d’amour. Très belle écriture poétique. J’ai beaucoup aimé. D. L.